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L'Céd
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Mer 25 Oct 2017 - 18:53
Cela faisait quelques jours que j'avais l'idée de lancer ce topic, pour anticiper les futurs débats. Soit autour de Blade Runner 2049, soit autour de la SF en général, celle-ci étant plus que jamais une sorte de meta franchise au cinéma (un nombre minimum de films SF sortent par an, ce genre tient la distance de manière impressionnante), cinéma qui est en train de tout penser en terme de franchise de toutes façons (reboots, remakes, cinematic universe de truc ou de muche). Et Blade Runner 2049 semble aussi faire partie des reboots/remakes/suites qui sont aussi des pilotes pour lancer éventuellement de nouvelles franchises à trilogie ou pentalogie.

Donc pour préparer le visionnage de Blade Runner 2049, voici les questions où les détails qui m'ont grave interpellé dans mon récent revisionnage de Blade Runner final cut.
Je précise que j'ai cherché tout ce que j'ai pu, maté toutes les chroniques que j'ai trouvé,etc... Le film est reconnu à l'unanimité comme un chef d'oeuvre ou un film révolutionnaire. Parallèlement, la livraison de Prometheus et Covenant commencent aussi à délier les langues autour des faiblesses de Ridley Scott quand il commence à faire du symbolisme.
D'ailleurs j'ai beaucoup aimé l'interview de Rutger Hauer où il dit que le fameux monologue à la fin de Blade Runner, et bien il l'a improvisé la veille du tournage de la scène, parce qu'il trouvait ce qui était écrit vraiment pourri. Donc en gros, il ne serait pas étonnant non plus qu'il soit admis que le film puisse être bancal sur certains points, car le cheminement du projet a été très mouvementé jusque sur le plateau, jusque même dans les multiples re-cut (pour en arriver à 3 versions, je crois, qui ne disent pas tout à fait la même chose...).

Donc voilà mes questions au niveau de ce qui m'a gêné dans le concept, et je n'ai pas vraiment trouvé de réponse, puisque l'essentiel des débats autour du film tournent autour du fait de savoir si Deckard est un réplicant ou pas.

1/ Le concept de Replicant/Blade Runner : On nous parle de robots, mais faits à partir d'organes humains clonés. Bon Ok. J'ai bien compris la problématique du transhumanisme, la création qui surpasse le créateur,etc... Il n'empêche que j'ai du mal à cerner comment on en arrive là dans l'univers du film. Plus que le concept du Replicant, c'est le concept Replicant/Blade Runner qui m'a dérangé. Pourquoi il faudrait un spécialiste des interrogatoires pour "détecter" si un être est un réplicant ou pas, si ceux-ci ont une fiche d'identité avec photos, date de mise en service,etc... Dans la scène qui ouvre le film, on voit un Blade Runner se faire tuer par l'un des 4 réplicants réfugiés sur Terre, réplicant qu'il est en train d'essayer d'identifier via le test. Plus tard, on investit Deckard de la mission de retrouver les 4, et on lui donne l'identité avec photo des 4 réplicants.... Donc je n'ai vraiment pas compris d'où vient le coup du Blade Runner, spécialiste de l'identification de Réplicants,etc...
Et puis pendant l'enquête on voit qu'une écaille de serpent porte le numéro de série et la marque de son fabricant. Personne n'a eu l'idée de faire pareil pour les réplicants, vu qu'ils sont fabriqués de toutes pièces?... Ce serait grave plus facile de les identifier non?

2/Le Test : J'aime beaucoup l'idée d'un test visant à poser des questions qui portent sur l'émotionnel, afin de détecter la nervosité (dilatement de la pupille surtout) chez un être humain artificiel qui doit faire semblant d'avoir des sentiments. Mais au vu des autres particularités des réplicants, il y aurait d'autres moyens graves plus faciles. Genre on voit la réplicante mettre son bras dans de l'eau hyper chaude et ne rien ressentir, ils ont tous une force surhumaine,etc.. ça me paraît vraiment tiré par les cheveux comme façon de les identifier. (comme seconde façon de les identifier en fait, puisque je trouve vraiment très chelou que personne n'ait pensé à mettre une griffe, une marque, un numéro, n'importe quoi qui permettent d'identifier le réplicant — dont la photo d'identité est déjà visible sur sa fiche technique...)

3/ Les pupilles : c'est là mon plus gros problème avec le film. Ils ont eu la "bonne idée" de faire en sorte que sous certains éclairages, les pupilles hyper dilatées des réplicants soient visibles. Je veux dire, à 1m d'eux on voit que ce sont des réplicantsXD D'une, ben ça contribue encore plus à me faire douter du bien fondé du concept du test du Blade Runner,etc... et de deux, ben le coup de Deckard Réplicant ou pas réplicant, est vite réglé si le film est cohérent : dans la plupart des scènes où il est avec un réplicant sous l"effets yeux rouges", lui il ne les a pas.
SAUF dans un plan où il passe derrière Rachel, et où il est dans la zone de flou de la focale et on pourrait distinguer une lègère brillance de ses yeux. Du coup ce serait quoi l'idée? Un réplicant dilate ou ne dilate pas ses pupilles à l'envi?... Perso moi sur ce plan je suis favorable à la théorie pargmatique qui dit la chose suivante : si on a l'impression que les yeux de Deckard brillent sur ce plan, c'est juste une limite technique de l'époque. S'ils ont un procédé pour éclairer de manière spéciale les yeux de l'actrice qui fait Rachel, si Harrison Ford passe dans le champ, forcément ça l'affecte un peu.

Sur ces points qui m'ont grave gêné, je suis encore dans l'espérance qu'on me dise que ce sont juste des wagons que j'ai loupé au niveau de la narration (ce pourrait être grandement le cas, vu que je n'ai rien trouvé sur ces détails, ils ne semblent provoquer aucun questionnement, donc il n'y a peut être absolument aucune incohérence dans le film, mais j'aimerais qu'on me les explique...).
Et pour le cas où j'aurais loupé des détails qui comblent ces trous, ben ça confirmera le fait que je trouve malgré tout que le film n'est pas très bien raconté, malgré la simplicité de l'intrigue et sa linéarité. Sur mon dernier visionnage, j'ai dû repasser la scène où les deux réplicants entrent dans la boutique du fabricant d'yeux, car juste avec la réplique de Rutger Hauer, il fallait vraiment deviner ce qu'il était venu chercher putainXD

Donc voilà, disons que ce sont des bases que j'aimerais vraiment avoir avant de mater Blade Runner 2049, histoire de bien être sûr de ce qu'il faut accepter comme paradigme planté par l'univers et ne pas l'imputer au film de Villeneuve.

Au passage, on pourrait profiter de ce topic pour parler SF au cinéma en général, les thèmes abordés, les films liés par les même thèmes,etc...
Corti
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Mer 25 Oct 2017 - 21:20
Je peux me planter totalement, mais si le film était devenu aussi culte, c'est aussi une notion d'époque.
Tous tes questionnements, je pense que ce sont des questionnements actuels et pas ceux du passé. À l'époque (j'dirais dans les années 90), on ne prêtait pas autant attention aux détails techniques, mais plutôt au message global du film. Aujourd'hui, du fait d'internet et qu'il y a une volonté de tout vouloir comprendre à fond, chaque détail d'un film est sur-analysé. «Regardez, y'a un mec qui pisse au second plan d'un second plan d'une séquence, ÇA A UNE SIGNIFICATION"
Bah non, c'est juste un figurant en train de pisser et personne n'a rien remarqué parce que tout le monde s'en foutait.
Donc bon…

Attention, je ne dis pas que tout le monde était négligent à l'époque non plus. Si on prend Kubrick et son sens du perfectionnisme exacerbé, oui, pour lui, rien n'est laissé au hasard dans chacun de ses plans.

Mais j'ai tendance à penser que le "suspension of disbelief" (me rappelle plus du terme exact), était plus importante avant que maintenant. Oui, si les héros étaient intelligents / si l'univers était cohérent, tout serait bouclé en une minute. Donc dans ce genre de cas, il faut juste prendre du recul. Oui, ça n'a pas de sens dans le film ce que tu dis. Mais faut savoir ne pas le prendre en compte aussi, je pense.

De toute façon, ce genre d'anomalie, tu les retrouves toujours aujourd'hui. C'est bien pour ça que l'odieux connard est un plaisir à lire, et son article sur 2049, yolo. Toute la question, c'est : "On fait avec, ou pas ?"
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Mer 25 Oct 2017 - 22:02
L'Céd a écrit:Donc voilà mes questions au niveau de ce qui m'a gêné dans le concept, et je n'ai pas vraiment trouvé de réponse, puisque l'essentiel des débats autour du film tournent autour du fait de savoir si Deckard est un réplicant ou pas.

Je ne sais plus où j'ai lu ça mais Ridley Scott avait déclaré que, oui,  Deckard était un répliquant. Sauf qu'Harrison Ford n'est pas d'accord en affirmant que c'est impossible. Je pencherai plutôt vers ce dernier à cause de la force physique du personnage bien en deça des repliquants: Deckard s'en prend plein la tronche dans le premier Blade Runner. Et même si dans le second film
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Jeu 26 Oct 2017 - 9:00
J'ai vu aussi récemment le film pour me préparer au 2049 que je comptais aller voir. (un pote avait réservé pour tout le monde pour un ciné. ON s'est pointé au ciné et au moment de s'identifier, on se rend compte qu'il s'était trompé de ciné. La grosse bourde)

Je suis aussi de l'avis de Flick que Deckard ne soit pas un replicant. Je trouverais cela assez incohérent par rapport aux événements du film. (rien que sa force en dit long)
Après, je trouve pas que le film traite le sujet super bien. Je ne comprends pas non plus le coté "culte" du film mais ca devait peut etre l'être à l'époque comme l'a dit Corti. Depuis l'eau a coulé sous les ponts.
Là ou j'ai apprécié le film, c'est dans son ambiance et sa réalisation. Pour l'époque ca devait etre complétement dingue. Et même maintenant, le film m'a vraiment emporté.
A titre perso, je trouve que Ex MAchina traite mieux le sujet des robots que Balde Runner. Idem pour la série West World.

"suspension of disbelief" (me rappelle plus du terme exact)

En français, c'est suspension consentie de l'incrédulité. *

Def: L'expression suspension consentie de l'incrédulité (de l'anglais willing suspension of disbelief) décrit l'opération mentale qu'effectue le lecteur ou le spectateur d'une œuvre de fiction qui accepte, le temps de sa consultation de l'œuvre, de mettre de côté son scepticisme.

Et c'est quelques choses d'ultra important et qui explique souvent nos différences d'avis sur un jeu par exemple.

+1 avec Corti sur son analyse.
Anonymous
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Jeu 26 Oct 2017 - 10:53
Sinon on peut également parler des Xenosaga qui traite le sujet subtilement Smile
L'Céd
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Jeu 26 Oct 2017 - 11:34
Alors avec la suspension consentie de l'incrédulité, j'ai un problème avec la tolérance qu'on accorde à certains films sous prétexte de ça. Dans le sens où il ne faut pas oublier que ce concept est l'une des deux parties d'un contrat tacite passé entre le spectateur et l'oeuvre. Or, un mauvais scénario est justement celui qui viole ponctuellement ce contrat pour, par exemple, faire avancer le scénario qui se trouvait dans une impasse, ou bien faire un moment stylé qui n'est absolument pas en phase avec les règles fixées par l'univers.
La cohérence qu'on cherche, en tout cas que je cherche moi, ça ne veut pas dire qu'un film doit être parfait sur tous les détails (d'ailleurs n'importe quel film a des faux-raccords, des erreurs de script,etc...). Il s'agit plutôt de vraisemblance par rapport aux règles et au contrat que le film "signe".
Du coup souvent des arguments du style "ouais mais de toutes façons c'est de la science fiction, donc c'est pas choquant" ne passent pas quand il s'agit de ce viol des règles. Et les réalisateurs ont parfois tendance à jouer avec la suspension consentie de l'incrédulité pour faire passer des choses invraisemblables par rapport au scénario ou aux règles de l'univers. Pour moi c'est ça un mauvais film ou un mauvais scénario.

@Corti : je suis d'accord dans l'absolu avec ton analyse. Mais bon il faut que ça aille dans les deux sens aussi non? Je veux dire, Blade Runner (et d'autres) est un film culte, aussi parce que dans les moindres détails, dans ses moindres recoins, les gens voient et sortent toutes sortes de théories, de "richesses",etc... Personne ne leur dit "ah mais c'est un film de 82, vous cherchez trop loin,etc...". Donc les questions que des sceptiques comme moi se posent après un visionnage, sont au même niveau de détails que les discours et analyses "positives". Je ne vois pas pourquoi on pourrait le fait quand c'est favorable, et ne pas le faire quand c'est défavorableXD

Pour la théorie sur Deckard : Ridley Scott est un personnage et un réalisateur qui me "déçoit" plus je me renseigne sur ce qu'il fait et surtout sur les justifications qu'il donne sur ce qu'il fait. A force de lire ce qu'il dit de Blade Runner, Prometheus,etc... j'ai l'impression (enfin ce n'est pas moi qui le dit, mais mon ressenti rejoint de plus en plus pas mal de monde qui commence à avoir cette analyse) qu'il a une vision "féérique" de la science-fiction. Du coup, il fait de la SF, et il balance des symboles et des thématiques (peut être personnelles) parce qu'il y voit un schéma approprié (préquelle de Alien => histoire de leur création => ah cool pourquoi pas y mettre une mythologie créationniste alors?). Mais la SF est aussi un genre avec des thèmes philosophiques déjà explorés depuis longtemps par des spécialistes, et il est difficile d'aborder des contextes de SF et d'y joindre des symboles rapportés n'importe comment.
Tout ça pour dire qu'il a beau dire lui-même, que Deckard est un Blade Runner, ce n'était absolument pas prévu dans le script ou au moment du tournage. Harrison Ford a composé le perso comme on lui a dit, c'est-à-dire un humain. Et la version Final Cut de 2007 a juste rajouté une image de licorne, qui vient des rushes de "Legend" (donc pas du tout prévu au montage original)... Et au niveau de la symbolique de la licorne en origami, le culte autour du film a pas mal tourné autour de toutes les symboliques à donner à la licorne ( hein Corti^^ ), mais j'ai lu quelques papiers sur le kiff de Ridley Scott pour les licornes. Donc il s'agirait plus d'un gimmick que d'un symbole spécifique à Blade Runner.

Pour ma part, je trouve simplement dommage qu'il y ait tant de détails "simples" qui clochent rien qu'au niveau de la partie basique de l'enquête et de la narration du film. On suit une enquête, et lors de mon visionnage, à chaque pas de l'enquête je dois me poser une question sur la vraisemblance de ce que je vois. C'est juste pas possible... Mais encore une fois, (peut être que, je ne sais pas, quelqu'un qui a lu le livre sur lequel se base le film, ou bien via des explications) je souhaite sincèrement combler les petites incohérences qui m'ont gêné. Donc si quelqu'un un jour tombe par hasard sur un explication concernant le fait qu'il soit difficilement envisageable, dans une telle anticipation, que les fabricants n'aient pas trouvé un moyen plus simple pour identifier les réplicants,etc... ça me paraît tellement incroyable que les scénaristes aient fait l'impasse sur ce type de détails basiques...
Corti
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Jeu 26 Oct 2017 - 18:11
Ah ben, dans licorne, y'a lit et corne, avec ça, tu peux en déduire des choses ! Laughing
Mais ça va un peu dans le sens que je disais si c'est bien un gimmick du réalisateur. Si ça se trouve, dans 20 ans, on va apprendre que le plan final à la fin d'Inception, c'est juste que Leonardo Di Caprio était devenu bon avec cet objet à force de l'utiliser et que Nolan a fini son film sur l'objet pour le lulz. Et que quand il a vu comment les gens sont partis sur le truc, il en a profité ! Very Happy
Mais ça serait peut-être méchant envers Nolan de supposer ça.

Je suis d'accord avec toi sur le fait, qu'effectivement, tout ce côté analytique, peut permettre à un film de vivre d'une autre manière qu'un simple visionnage. Mais je reste plus circonspect sur les proportions que ça prend de plus en plus. Car, pour moi, le seul qui sait vraiment ce qu'il a voulu faire, c'est le réalisateur. Donc après, quand l'analyse du spectateur dépasse celle du réalisateur, ben…
En même temps, c'est quelque chose qui est commun à toutes les formes d'art. Jusqu'à quand la primauté du créateur doit-elle primer sur celle du critique/spectateur ? À qui appartient une œuvre finalement ?
À celui qui la créée ? Ou à celui qui la regarde et va la percevoir différemment du fait de son propre vécu ?
Même si j'ai tendance à penser que la vision du créateur prime sur celle du lecteur/spectateur/whoever, ce n'est pas aussi simple que ça, spécialement dans la SF où le public attend quelque chose de plus construit,voire mature dans un sens.


Pour en revenir à Ridley Scott, je pense qu'il était très bon dans la SF dans le passé par ce que tu cites de lui. Sauf qu'aujourd'hui, le public n'est plus trop réceptif à ce genre de "facilité".
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Ven 27 Oct 2017 - 0:32
Ta question sur l'oeuvre : je pense que ça dépend du média. Et ça dépend de ce qu'on en attend. Mais Cinéma, ça veut juste dire "raconter avec le mouvement". Je pense qu'au moins un film doit bien raconter quelque chose, pour être bon. Personnellement, j'ai rarement des attentes précises ou des à priori en terme de films. Même les réalisateurs que je n'apprécie pas, je regarde toujours leur dernier opus en étant enthousiaste, parce que j'adore qu'on me raconte des histoires. C'est ma seule exigence fondamentale.
D'où le fait que j'exècre voir un film où l'objectif de raconter une histoire est affaibli ou carrément bancal au final pour X raisons (faire du symbolisme pour faire du symbolisme — aka pires heures de Shyamalan ou Ridely Scott dès qu'il fait de la SF — ; démontrer sa virtuosité en matière de montage ou d'effets en tout genre — Nolan and co ; faire le buzz ; etc...).
Du coup je vois un film comme Blade Runner, avant même d'aller dans les sous couches du symbole ou de la métaphore, j'ai besoin que l'histoire soit bien racontée, que l'enquête soit narrée au cordeau, sans défauts où invraisemblances, etc...
Le truc c'est que je pense que ce type de film profite de l'amour des gens pour les théories. Cette excitation est souvent justifiée, mais ça laisse quand même une grosse marge pour les scénarios blindés de trous, trous qui en arrivent parfois à être vus comme du "génie".
Une oeuvre (parmi les arts qui ont pour vocation à raconter quelque chose hein) qui laisse libre interprétation, est plus souvent une oeuvre faible qu'une oeuvre forte. La part d'interprétation laissée au spectateur/utilisateur doit être un prolongement de la proposition du concepteur de l'oeuvre. Je pense qu'un film qui ne "décide" pas de quelque chose est un film qui ne va pas au bout de sa mission. Tu veux me dire quelque chose : tu prends toutes les décisions. Tu me proposes un truc. Ensuite, chaque spectateur aura la position qu'il souhaite par rapport aux décisions du réal=> c'est ça la part libre d'interprétation, pas autrechose. En gros : si on est dans la réalité où le rêve à la fin d'eXistenz? C'est le film qui doit le dire et personne d'autre. Je pense qu'un film qui ne livre pas toutes ses clés à l'intérieur de ses 2h est faible.

Du coup on en arrive au petit point sur Inception. Pour le coup, tu ne supposes pas de manière si à côté de la plaque que ça.
Pour moi Inception, c'est la quintessence des défauts de Nolan : mettre le spectateur en admiration totale devant la virtuosité du réal, du montage, du timing,etc... quitte à mal raconter l'histoire. Du coup, l'ambigüité de la fin n'en est pas une et ne l'a jamais été.
Spoiler:
Pour le coup, ce n'est pas non plus ultra à chier comme buzz gratuit, vu que la signification véritable du plan tient quand même debout
Spoiler:
C'est juste un petit profitage de l'amour du buzz et des théories. Quand Nolan arrête de s'admirer et se met à raconter sincèrement une histoire (Dark Knight, Interstellar), c'est carrément un autre level de film. Ses autres films sont du haut de gamme, mais avec ces volontés parasites qui mo me dérangent énormément.

ça pour moi, oui c'est un exemple de théories autour desquelles un culte se monte, avant de bien fixer officiellement si le film raconte bien une histoire ou pas. S'il remplit sa mission. Mais il y en a plein des comme ça. Je trouve ça dommage.
J'espère que Blade Runner 2049 ne tombe pas dans ce type de travers ceci dit.
Anonymous
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Ven 27 Oct 2017 - 17:22
J'ai prévu d'aller voir le film la semaine prochaine, et j'ai testé le bout d'experience VR qu'ils ont mis à dispo gratuitement (Oculus et je sais plus quoi d'autre). Bon c'est pas délirant comme ce truc qui prend la forme d'une petite enquête où on se téléporte ça et là pour démêler le fil de l'intrigue, le tout dans un rendu réaliste avec des vrais acteurs (en 3D ceci dit). Côté immersion, l'intro en voiture volante sous la pluie est plutôt sympa, la partie labo bof, la partie ruelles cyberpunk sombres un peu plus, et la fin c'est assez épuré donc à choisir, j'aurais préféré repartir en voiture volante. Au final, ben c'est gratuit donc on va dire que c'est une forme intéressante de teaser ou de pub pour le film, mais niveau ludique, c'est un peu l'an zéro quand même (et on a toujours pas de corps...).
Anonymous
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Mar 31 Oct 2017 - 20:46
Film vu. Je n'ai pas vu les 2h44 passer, c'est donc bon signe. J'ai un peu tout aimé dans ce film en fait, la bande son, les images, les couleurs, les personnages, une certaine vision de notre futur. Donc je ne m'étendrai pas plus, en mauvais critique de ciné que je suis.

EDIT : ah si, l'actrice Ana de Armas, qui joue Joi dans le film, est sublime. J'ai eu un vrai coup de coeur pour elle j'avoue.
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Ven 3 Nov 2017 - 12:03
J'attendrai de le voir en Blu Ray en VOSTFR. De là où je suis, je suis obligé d'attendre de voir les films dans ces conditions, aller voir des films américains doublés en espagnol, je refuse.

Sinon j'enchaîne les rattrapages SF :

- Oblivion
- Edge of Tomorrow
- Elysium

Pour l'instant je ne suis pas tombé sur de grosse merde, globalement ce sont des films d'un bon niveau. Et finalement je me rends compte que, pour la sensibilité qui est la mienne, je trouve que la SF ne se marie que très peu avec la construction "thriller" à twist. Pour la simple et bonne raison que cette construction suppose de livrer un minimum d'info au spectateur pour ensuite tout lui livrer et lui bluffer la gueule à la toute fin. Exactement l'inverse de ce que j'attends d'un film de SF, que je regarde pour être immergé, voyager, être blindé de sensations. D'où un non sens, je trouve, qu'on te montre un univers mais qu'on te refuse des infos juste pour tout t'envoyer en même temps après 2h.

Du coup, je trouve qu'un mec comme Neil Blomkamp a vraiment tout pigé, et son tryptique District 9/Elysium/Chappie est une triologie fabuleuse de SF. Généreux, désireux de raconter un truc, et épique. Elysium est un peu moins bon que les 2 autres, mais j'ai du mal à retrouver les sensations viscérales de la caméra de Blomkamp dans d'autres visions. C'est la SF qui me parle vraiment pour le coup, et les thèmes cyber sont au pur service de l'histoire. C'est ça qui compte putain.
Anonymous
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Ven 3 Nov 2017 - 21:17
Aaah Elysium. Une vision de notre future si crédible et plausible que j'en frisonne intérieurement. Suffit de voir nos "riches" actuels qui privatisent îles après îles... donc le next step logique, sera l'espace où il seront ENFIN débarrassés de tous ces terriens pauvres et crasseux.
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Sam 4 Nov 2017 - 0:03
Concernant blade runner, l'aspect culte est apparu avec le temps, et non à sa sortie. En réalité, le film à sa sortie a fait un gros flop tant sur le plan commercial que des critiques en général. C'est petit à petit que le film a gagné en popularité, avec notamment les différentes versions du film (bref, plutot dans les années 90).

Pour répondre à tes questions L'ced. Ce ne sont pas des réponses officielles, mais des possibles suppositions. Bref, je n'y vois pas spécialement des incohérences gênantes, mais plutot des absences de réponses qui peuvent s'expliquer de différentes manières.

1 / Les replicants sont arrivés de Mars sur La Terre. Bref, même si il y a des dossiers administratifs, les forces de l'ordre n'ont pas forcément la certitude d'avoir capturé la bonne personne (un sosie par exemple). On peut imaginer que comme dans notre société, il y a tout un arsenal juridique visant à protéger les suspects. On peut également imaginer que le test, en dehors de la reconnaissance "humain / non humain" sert également à des fins scientifiques afin d'évaluer leur évolution, leur comportement face à tel ou tel situation, un peu comme un rat de laboratoire sauf que dans le cas présent, les scientifiques ne risquent pas leur peau dans l'affaire, et préfère le confier à un policier. Pour rappel, les réplicants sont en théories interdit suite Terre suite à la révolte des réplicants sur les colonies. Du coup, en capturer un, en phase de révolte, sans la volonté de le détruire aussitôt permet aussi de le comprendre, de l'étudier.

2/ Disons que de faire bouillir une main pour réaliser un test, c'est un poil barbare si finalement la personne était humaine? De plus, répondre simplement à des questions n'exposent pas forcément l'enquête dans une attitude agressive, et rien ne garantit que les réplicants connaissent l'existence du test (à l'exception de Rachel et de Deckard si ce dernier est un réplicant). Bref, répondre à des questions semblent être une simple enquête de routine, alors que de jouer par exemple sur des tests corporels, met de suite la puce à l'oreille, et au vue de la force et de l'intelligence des réplicants, l'erreur n'est pas trop permise.
Pareil, mettre une griffe, un symbole particulier peut-être dangereux dans certaines situations. Pour rappel, la majorité des Nexus 6 sont des modèles militaires (ou en rapport). Bref, pour une mission d'infiltration, une marque visible pourrait les faire prendre (bon, les yeux de "chat" ne vont pas aider à cette tâche, mais de mémoire ce n'est pas quelque chose de visible en dehors des spectateurs).

3/ La particularité des yeux est vraiment pour le modèle Nexus 6 (voir sans doute le modèle antérieur). Mais si Deckard était un modèle au dessus, un Nexus 7? Cela rend le personnage encore plus proche de l'humain.
De plus, par rapport à blade runner 2049
Spoiler:
L'Céd
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Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma Empty Re: Blade Runner et autres grands thèmes de la SF au cinéma

Sam 4 Nov 2017 - 23:32
Merci Rei. C'est très intéressant. ça n'a même pas l'air tiré par les cheveux en fait. Mais disons qu'entre ce degré de possibilités (qui se tiennent dites comme tu le dis) et le vague du film, il y a quand même un gouffre monstrueux à combler par ce type de suppositions entre ce que dis le film et ce qu'on doit supposer nous. Un léger plus au niveau de la narration, et on aurait vraiment la sensation d'un monde encore pls fouillé que ce que laisse transparaître l'aspect visuel mal appuyé par la narration...

@Dark : alors Elysium je l'ai vu il y a deux jours, et à sa façon il m'a légèrement bouleversé, genre j'y pensais encore 2h après.
Le truc est bourrin dans tous ses degrés et tous ses procédés (personnages, lignes de dialogues, manichéisme de l'univers, action,etc,etc...). Je l'ai maté comme un blockbuster décérébré, jusqu'à la séquence où le film dit :
Spoiler:
Et là le film a mis un uppercut à mon côté blablateur genre "ouais, tu comprends, le monde est plus compliqué que ça, l'immigration c'est pas si simple, la pauvreté dans le Monde, blablabla" =>Connard.
Je vois cette séquence d'Elysium, et je me dis "mais putain ça devrait se résoudre comme ça, ni plus ni moins bordel."
Finalement le film est un résumé ultra-efficace : la pauvreté ghetto-isée, l'entrepreneur qui ne pense qu'à sa thune et qui passe un pacte crapuleux avec une politicarde carriériste, le héros s'en fout des autres il ne court que pour son problème à lui, les riches se parquent le plus loin possible de leur propre caca, etc... 5 personnages, une société résumée, et un final qui fait un doigt aux blablateurs dans mon genre. Neil Blomkamp peut faire le film à l'apparence la plus action/blockbuster qui soit, il est trèèèès loin d'être un blaireau.
C'est ça qu'un film doit faire, avoir l'air con, divertir et être super intelligent derrière (et faire que t'y penses encore quelques heures après.) Elysium est son film le plus bourrin, mais c'est quand même du haut de gamme, franchement.

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Dim 5 Nov 2017 - 0:24
En tout cas, les absences de réponse ne m'avait pas spécialement dérangé en soi dans le premier blade même si j'aurai aimé quelques enrichissements au niveau des informations. Le point le plus obscur pour moi reste le personnage de Gaff, qui semble être un perso clé (également si on inclut blade runner 2049), mais seul ses origamis donnent potentiellement des pistes de réflexion.

En revanche, blade runner 2049, même si j'ai apprécié le film, j'ai beaucoup plus de mal niveau cohérence surtout du côté de la société de Wallace.
Spoiler:

Concernant Neill Blomkamp, j'avais surkiffé District 9 qui reste l'un de mes films préférés. Puis, j'ai finalisé été déçu par ses autres longs métrages (sans doute trop d'attente). Pour Elyseum, et chappie, j'avais l'impression de voir un sous district 9, l'originalité, et la surprise en moins. J'exagère un peu, car il y a finalement pas mal de différences (rien que sur le ton), mais j'ai trouvé l'approche des thématiques trop semblables.

En film de SF qui m'avait un peu surpris à l'époque et dont j'ai acheté le blu ray aujourd'hui, c'est Time Out. Pourtant, j'aurai vraiment pas parié sur ce film, rien qu'avec Justin Timberlake en tête d'affiche. Finalement, on remplace l'argent par la vie, et finalement, le film tombe dans le vrai.
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Mer 28 Fév 2018 - 23:50
J'ai vu 2049, et je donnerai un meilleur avis après un second visionnage. Pour l'intrigue et les enjeux, vu que j'ai déjà du mal avec les concepts clés de Blade Runner, et que le film t'écrase tellement visuellement que tu es u peu "distrait", je ne me contenterai pas de le voir une seule fois.
Mon premier commentaire va surtout concerner la réalisation . Déjà il faut quand même saluer l'effort d'avoir évité le foutage de gueule commercial avec la carte blanche à 150M filée à Villeneuve : on ne peut pas dire qu'ils aient créé un film facile, familial et passe-partout. Du coup ça nous permet aussi de profiter du travail d'un Roger Deakins en fureur totale : c'est l'un des films les mieux éclairés que j'aie pu voir. Et au final on a 2h45 d'atmosphère, d'ambiance et de "textures" qu'on ne peut avoir seulement selon ce cas unique => Sony qui donne 150M à Villeneuve pour faire ce qu'il veut. Quelquepart ce film est un miracle à préserver.
Mais il y a un mais pour ma part, et c'est le même qu'avec la plupart des films de Villeneuve : c'est chiadé, parfait techniquement parlant (juste un faux raccord dégueulasse un peu étonnant sur un dialogue, mais rien de méchant), mais il y a un putain de manque d'âme et de style. C'est très étrange.
Comme devant Prisoners et Arrival, j'étais tout le long en grand écart entre l'admiration pour la maîtrise de l'image au micropixel et une mise en scène qui, artistiquement, ne me parle pas du tout, ou ne me dit que le mot :"parfait". Comme si on avait le Dieu de la technique cinématographique et de l'audiovisuel derrière la caméra, mais avec une pierre à la place des tripes.
Même Fincher — le maniaque des maniaques, le pape du reshoot qui fait plus de 90 prises sur une scène mineure parce qu'il n'est pas satisfait, ou qui filme avec ses Red Dragon machin de la NASA juste pour pouvoir recadrer "encore mieux" l'image en postproduction — arrive à m'émouvoir même dans ces trucs les plus cliniques et terre-à-terre (pour ne pas dire chiants) comme Zodiac ou Mindhunter.
Donc j'attends Dune avec impatience, parce que je sais qu'au minimum ce sera chiadé et techniquement impressionnant (je ne parle pas des VFX, mais vraiment de la technique audiovisuelle), mais je reste encore une fois avec un film de Villeneuve avec cette sensation de "ouf mais sans style ni sensibilité." Il faut bien reconnaître que c'est vraiment le seul cinéaste de toute ma vie qui me provoque ça. Même les réalisateurs que je déteste, au moins on y détecte un style, une "émotion", qui justement permet à notre sensibilité de se positionner. Vraiment un cas à part ce gars.

Pour l'intrigue,etc... Je ferai un retour après second visionnage.
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Jeu 1 Mar 2018 - 8:25
C'est assez incroyable de te lire parce que pour moi c'est tout le contraire (hormis pour Enemy que j'ai trouvé moyen) Incendies m'a pris aux tripes, Prisoners m'a surpris et Blade Runner 2049 m'a transporté tout en ayant une philosophie une vraie. Villeneuve m'a toujours extrêmement touché ce qui me fait dire aujourd'hui qu'il est le réalisateur qui me parle le plus avec Jeff Nichols.

à la limite je serais d'accord avec toi pour Arrival, parce que c'est vrai que c'est ultra léché mais ça correspond finalement parfaitement au bouquin et du coup même si le plot twist est vraiment cool, tout le délire est froid!
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Jeu 1 Mar 2018 - 12:32
Incendies et Sicario ça a bien marché pour moi. Sicario est l'un des meilleurs films que j'ai vu récemment (donc tu vois c'est des critiques envers un réalisateur que je trouve super bon hein). Arrival comme j'ai déjà dit, la froideur ne dérange pas, et le film pêche vraiment sur le fait de laisser au second plan la partie la plus intéressante et unique de son univers pour se concentrer sur un espèce de twist pas très utile et qui détourne trop l'attention du reste.

C'est surtout Prisoners qui met en évidence cette sensation de "il manque quelque chose". Ce film, de par ce qu'il traite, aurait dû me laisser bouleversé pendant au moins une semaine. Mais justement à cause de cette froideur et de cette espèce de "priorité" de chercher le cadrage le plus "ouf" et beau à chaque instant, ça me met une distance, même avec le jeu de ouf de Hugh Jackman, ce qu'il est en train de vivre,etc... Au final, dès que je repense au film, je pense à la séquence sublimissime de la fin, avec le mec qui conduit à fond sous la pluie, et la lumière qui fait comme une rivière "d'or". Je ne peux pas cracher devant tant de beauté photographique, mais ça m'éloigne trop de la tension intrinsèque au scénario et à ce que vivent les personnages.
J'ai revu Mystic River récemment (qui est un peu le modèle de Prisoners), et c'est flagrant : les moments les plus percutants, ce sont les moments où Clint Eastwood adopte la réalisation la plus dicrète, crade et imparfaite, pour que n'existent que les enjeux des personnages. Et même si je l'ai déjà vu dix fois, en vingt minutes de film j'ai déjà mal au ventre. C'est pas pour comparer et surtout pas comparer le 30ème film de Eastwood avec le 3ème film de Villeneuve, et chacun fait les films à façon dont il l'entend. Mais le cas Villeneuve est spécial : réalisation objectivement époustouflante, scénario et thèmes vraiment intéressants qui, par essence, prennent aux tripes ; mais un truc "organique" absent que pour l'instant je n'arrive pas bien à identifier...
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Mer 7 Mar 2018 - 12:42
Bon j'ai revisionné le film, et grâce à ce film j'ai pu identifier pourquoi j'ai autant de mal à m'impliquer dans la thématique et à croire aux "problèmes" de ces gens.
ça vient vraiment du concept de réplicant.
Dans le 1, le texte introductif en anglais dit "robots named as Replicants", puis on apprend qu'ils sont entièrement organiques et "assemblés" à partir d'organes humains. En gros la frontière avec le clonage n'est vraiment pas évidente je trouve.
Du coup, toute la problématique de l'âme, de la sensibilité humaine dans une "machine" est grave moins perceptible, je trouve, que dans toutes les histoires de SF où ce problème se pose pour des vraies machines faites de métal, de puces électroniques,etc... C'est vraiment déroutant de poser ce problème aussi profondément quand les "créatures" sont des êtres humains organiques mais "créés".
Sur ma sensibilité, il n'y a vraiment que le problème des souvenirs inventés (un individu qui doit vivre sachant que tous ses souvenirs sont inventés ou ceux d'une autre personne) qui marche. Mais est-ce que c'est spécifique à cet univers du coup ?
Finalement grâce à Blade Runner 2049, je me rends compte de ça grâce au personnage de l'hologramme : comme il s'agit d'une IA, là je comprends et je suis plus touché par l'aspect simulation de sentimens et d'attachements, car tout le personnage est artificiel. Dilemme que j'ai du mal à admettre pour les Replicants qui sont, en fait, des être humains nés en laboratoire... Et ce truc Ghost in the Shell l'a vraiment radicalisé, en bien du coup : la conscience implantée à un corps qui est quand plus machine qu'humain.
D'où l'autre truc grand truc du film qui me demande énormément d'effort à admettre :
Spoiler:
.
Si on part du principe que les Réplicants ont un corps 100% humains, donc des organes, donc un cerveau, donc des organes génitaux ; pourquoi ça paraît si extraordinaire qu'ils puissent se
Spoiler:
??? Je veux dire, en plus il n'y a rien de philosophique là-dedans, tout est biologique. Dans un univers où ils ont une science si avancée, le fait que ce point soit une telle question est étonnant : soit tu fabriques des clones avec des
Spoiler:
soit tu les fait
Spoiler:
. Point... Je ne vois pas ce que la philosophie vient faire là-dedans.
Encore une fois, si on avait affaire à des machines, ou des cyborgs hybrides organiques/machines,etc... J'arriverais vraiment plus à croire aux questions posées,etc... Mais là c'est vraiment ce concept du "robot entièrement comme un humain" qui me pose vraiment problème. Du coup, le personnage auquel je me suis le plus attaché du film, c'est l'hologramme... -_-
Bon après, on n'est pas tous obligé d'accroché à tous les univers. Mais celui-là, c'est vrai, a des principes de bases qui rend mon immersion vraiment mais vraiment compliquée.
Sinon au second visionnage on rentre plus dans l'obsession du beau plan de Villeneuve, et je me suis senti un peu plus proche des personnages, c'est vrai.
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Mer 7 Mar 2018 - 23:01
Les replicants sont certes organiques, mais aussi un peu différents. Ils sont meilleurs sur certains aspects (force, intelligence...), mais ils ont des lacunes de conception (comme la durée de vie pour les anciens modèles).

Je vais faire plusieurs parallèles avec la science réelle concernant tes différentes remarques :
- Les croisements génétiques peuvent provoquer la stérilité. Par exemple le mulet (croisement de l’âne et de la jument), ou le zébroïde (zèbre et cheval) sont en immense majorité stériles, car même s’ils appartiennent à la même famille (les équidés), le nombre de chromosomes entre espèces n'est pas identique, cela provoque des incompatibilités et souvent la perte des gamètes (ou d'autres problèmes). Le ligre (croisement du lion et tigre) dispose de problèmes relativement proches. À l'inverse des croisements équidés qui peuvent souffrir de nanisme, le ligre lui est à l'inverse bien trop grand par rapport à des conditions naturelles, et finalement, sans l'intervention humaine, ils ne feraient sans doute pas long feu dans la nature (trop lent pour chasser, pas assez souple, trop lourd pour les articulations, et requiert des repas trop importants).
- Au niveau des plantes, c'est pareil, des labos dont monsanto ont des semences type "terminator". En gros, il s'agit de plantation OGM améliorés en termes de rendement, d’immunité… sur une année, mais qui en revanche ne peuvent se reproduire. Ce qui est d'ailleurs un véritable problème pour certains pays, beaucoup trop dépendants des licences monsanto (tant sur le modèle économique que des crises alimentaires).
- C'est un peu comme la brebis Dolly. En 96, ils ont certes réussi à cloner à l'identique une brebis, mais, qui a finalement a vieilli bien plus rapidement que l'original Belinda. Depuis, les nouveaux clones n"ont pas rencontré ce type de problème (progrès scientifique, manque de chance pour Dolly, concours de circonstances ? Visiblement, ça serait un mélange des 3).

Bref, des exemples de ce type, il y a en a d'autres. Sur ce point, Blade Runner ne semble pas particulièrement absurde. Certes les replicants sont constitués à partir de la génétique humaine, mais les « améliorations », peuvent se faire au détriment de nouvelles faiblesses.
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Mer 7 Mar 2018 - 23:39
Oui oui j'entends bien. Et merci pour tes précisions.
Mais bon le but de la SF c'est de poser les bases d'un univers qui provoquent des questionnements métaphysiques. Et selon l'univers, tu "sens" plus ou moins bien en quoi les problématiques posées découlent de manière logique et immersive des bases posées, même si l'on sait qu'il s'agit de choses qui n'existent pas.
Dans le cas de Blade Runner, j'ai du mal à sentir ce liant entre les deux. C'est comme ça...
Sûrement parce que j'ai du mal à imaginer un univers aussi futuriste, ou tant de choses déjà ouf sont résolues (les voitures qui volent, la colonisation de Mars, la création de souvenirs, la création de réplicant et leurs augmentations, des IA avec une technologie intéractive oufissime comme Joy, etc...) mais, d'une manière "arbitraire" on décide que dans cet univers on ne sait pas "identifier" les réplicants sans un spécialiste en psychologie et un questionnaire (ça c'est pour le 1) ou alors qu'un
Spoiler:
Bon, chaque à univers ses bases et ses règles, et ensuite à la sensibilité de chacun d'y trouver son compte... Dans After Earth, il y en a bien certains qui trouvent que l'univers ne tient pas car on est dans le futur et que les humains ne se battent qu'au corps à corps avec des armes blanches. Bon, ce sont des paradoxes un peu du même tonneau pour ma part (pas la qualité des films qui n'ont rien de comparable hein, juste un principe de l'univers qui peut déranger certains spectateurs et être complètement accepté par d'autres...)
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Jeu 8 Mar 2018 - 9:30
Pour ma part, c'est justement parce que c'est en parti absurde que c'est crédible. Même si le monde de blade runner a évolué, on voit clairement que c'est loin d'être parfait. Même à notre échelle actuelle, c'est assez dingue ce qu'il est possible de faire, on peut créer des cœurs artificiel, retrouver par le biais de l'ADN un coupable, envoyer l'homme dans l'espace, et j'en passe. Mais de l'autre, on galère sur des questions pourtant évidentes.

Les problèmes d'urbanisme, de pollution sont en partis évidentes. Sans même parler du fait qu'on privilégie dans de nombreux corps de métier l'embauche à proximité avec formation, le télétravail, plutôt que de recruter des personnes à 20 ou 30 km (ce qui serait logique). Pourquoi le parc automobile occidental produit des voitures aussi imposantes à l'heure actuelle. Le SUV a la côte, alors que le Japon a bien compris depuis longtemps que les keijidōsha (ou K-car) c'était bien plus pratique sur le plan de l'urbanisme sans pour autant en faire des voitures peu pratique.

Pourquoi à l'heure actuelle, on vient butter des rhinocéros et compagnie en voix d'extinction pour des vertus pseudo aphrodisiaques alors que le viagra se montre bien plus efficace?

Pas plus tard que cette semaine, dans le biais de mon travail, je dois réaliser un publipostage relativement important assez spécifique. Ce qui me semblait pourtant quelque chose d'ultra évident à l'échelle de la poste, vu que la poste envoi des millions voire milliards de courriers, je suis relativement étonné qu'une chose pourtant aussi basique n'a pas de traitement simple. Je ne vais pas trop détaillé, mais ca me rappelle vraiment les 12 travaux d'Astérix avec le pass A-38 dans la maison qui rend fou.

Bref, je ne vais pas sortir chaque absurdité de notre monde.

Selon moi, l'univers de blade runner n'est pas toujours logique, mais il reste crédible car il est d'une certaine manière dans la continuité de notre monde.
Alors que After Earth, l'univers s'écroule en 2 secondes car à l'heure actuelle, l'armement à distance se montre bien plus efficace qu'un katana ou équivalent. Mais bon, même en faisant abstraction de ce problème, ce n'est pas le seul hic du film.
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Jeu 8 Mar 2018 - 12:50
C'est bien ce que je dis, c'est une question de sensibilité. Je pense que chacun met la jauge de l'absurde "acceptable" où il le souhaite.
Pour ma part, plus je me plonge dans les arcanes de "comment on écrit une histoire et comment on construit un univers", et plus je me rends compte que l'enjeu ce n'est pas décrire un univers 100% logique, mais de passer un contrat en douceur avec le spectateur en réussissant à ce qu'il s'en foute sciemment des aburdités pour se laisser porter par l'histoire.
Ensuite chacun pardonnera les illogismes en fonction de son affinité avec l'oeuvre. La preuve avec tout ce que les gens pardonnent à Harry Potter en terme de Deus Ex Machina et de nouvelles règles profondes de l'univers qui apparaissent à chaque épisode ; puis les incohérences d'intrigues et de mise en scène de la dernière saison de Game of Thrones qui ne posent pas de problèmes parce que l'univers est charismatique et qu'on a envie de continuer à aimer la série...
Concernant Blade Runner, mon souci vient du fait qu'on ne nous explique pas vraiment ce que c'est qu'un réplicant ; (si 100% organiques, si quelques organes humains et le reste de synthèse,etc...). Autant je suis capable d'accepter des règles absurdes qu'on pose comme une base pour le bien de l'ambiance ou du message, autant des règles volontairement floues qui permettent une latitude d'improvisation au bon vouloir de l'histoire, je suis déjà moins. On ne m'a pas expliqué ce qu'il y a sous la peau d'un Réplicant, et je découvre des nouveaux "soucis" au bon vouloir de l'histoire, et ça me dérange.
Dans un film comme After Earth, on pose une base absurde : dans le futur, les humains sont devenus ultra-écolos, donc on utilise des armes blanches. C'est gros, un peu absurde, mais c'est pas non plus l'illogisme le plus vénère que j'ai vu dans un film de SF. (d'ailleurs, dans Mass Effect on a bien du ninja de l'espace à partir du 3, avec des katana^^) Ce n'est pas du tout du même tonneau qu'un autre défaut bien plus grave du film : on nous rabâche que la Terre est hostile, que ça va être dur pour le gosse d'y survivre MAIS quand il y est, c'est promenade au jardin des plantes. Là on est vraiment dans une base posée qui est contredite.
Mais même là, quand je vois ce qu'on veux bien passer à certaines oeuvres en terme d'incohérences de ce type, quel est le paramètre qui fait qu'on pardonne ça à certains et pas d'autres, à part l'affinité même de la personne avec telle ou telle oeuvre, je ne vois pas trop...
Cette partie de lore building et de storytelling que je suis en train d'étudier sont en train de faire que je suis meilleur public plus je me rends compte de ça : un auteur a besoin du fait que le spectateur fasse le choix de s'en foutre des incohérences... Mais comme je n'aime pas faire de différence, je pense que si je pardonne à un film/Série/bouquin, je ne vois pas pourquoi je ne le pardonnerai pas à un autre finalement.
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Jeu 8 Mar 2018 - 17:43
L'Céd, tu es juste en train de parler de la suspension consentie de d'incrédulité là : https://fr.wikipedia.org/wiki/Suspension_consentie_de_l%27incr%C3%A9dulit%C3%A9

Donc vu que c'est déjà un truc plus ou moins théoriser, ton propos est logique ^^
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Jeu 8 Mar 2018 - 21:24
Oui, je ne me rendais pas compte que j'étais sur ce terrain. Finalement, le poids d'un incohérence sur l'appréciation d'une oeuvre est complètement subjectif...
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